Dalnor le Belliqueux Démon de la Démotivation
Nombre de messages : 881 Age : 31 Citoyen de : La Terre des MJs Sexe du Perso : Masculin. Statut Spécial : Petit, barbu et moche. Date d'inscription : 08/09/2007
Feuille de personnage Energie Vitale: (40/40) Energie Astrale: (0/0) Expérience: (0/100)
| Sujet: Nouvelles vagues Sam 15 Juin - 20:35 | |
| ‒ ... Et voilà, mon ami, comment j’en suis arrivé là.
Le bouc considéra son interlocuteur d’un œil morne, sans répondre. Le capridé avait écouté avec la plus grande attention le récit du petit être velu, sans en comprendre un traître mot. Il sentait bien l’importance qu’accordait le bipède à ses paroles, et aurait souhaité pouvoir communiquer avec lui. Faute d’y parvenir, il expulsa l’air de ses naseaux dans un soupir, et se remit à mâchonner sa longe de corde.
Dalnor sentait bien qu’il n’était pas parvenu à captiver son auditoire, mais l’animal était le seul être vivant auquel il pouvait se confier, sur le moment. Sa situation n’était guère enviable, et discuter avec un bouc l’aidait à ne pas se perdre dans le fil de ses pensées ‒ à ne pas devenir chèvre, en somme. Fermant les yeux, il bascula la tête en arrière, l’appuyant contre la paroi de bois. Le tangage s’était accentué, signe que le navire s’était probablement éloigné des côtes et croisait désormais en haute mer, et le clapotis des embruns s’était lui aussi mué en grondement, sans pour autant parvenir à couvrir totalement le craquement des membrures et les mugissements des ordres adressés à l’équipage.
D’agacement, il cogna du crâne sur la cloison de la cabine, et poussa un grognement. Depuis quand des pirates attaquaient-ils d’autres pirates ? Qu’était-il advenu de l’honneur des voleurs, de la fraternité des forbans ? C’était l’inconvénient qui s’imposait aux êtres aventureux : lorsqu’ils s’éloignaient de leurs pénates, les us et coutumes se faisaient changeants, et ce que l’on tenait pour acquis se révélait traître et dangereux. Lorsque son propre équipage de pirates mauves, acquis à sa cause depuis quelques mois, avait croisé la route de félons venus de mers lointaines, il ne s’était pas méfié : et voilà que ses fidèles soudards avait été passés par le fil du sabre, ou par dessus bord. Lui-même s’était battu comme un beau diable, mais vient un moment où un Nain seul ne peut faire face à une quinzaine d’assaillants aguerris, bien armés et bénéficiant de redoutables sorts. Il avait toutefois fait suffisamment forte impression pour que ses agresseurs décident de le garder captif, Crôm savait à quelles fins, et il avait terminé sa journée aux fers à fond de cale avec pour seule compagnie une bestiole malodorante. Habitué à l’inconfort, il avait dormi quelques heures, mais désormais, tout réveillé qu’il était, il n’était pas plus avancé pour ce qui était de se sortir de cette tourbière.
Dalnor fronça les sourcils lorsqu’il sentit que quelque chose lui tiraillait les cheveux sans ménagement. Lorsqu’il ouvrit les yeux, ce fut pour découvrir le bouc à quelques centimètres de son visage, très occupé à lui brouter la tignasse.
‒ Eh, oh, où est-ce que tu te crois, maudit animal ?, beugla le nabot, avant de mettre l’envahisseur en fuite d’un formidable coup de tête pile entre les cornes, qui poussa le bouc à se replier vaillamment dans un coin de la cabine en bêlant tout ce qu’il savait.
‒ ’pas possible, ça... Il devrait y avoir des conventions pour empêcher un captif de se faire emmerder par une gouape de chèvre, marmonna le Nain.
| |
|