Un voyage long et fatiguant suivi d'une arrivée monotone.

Ah, quel bonheur quand on franchit les portes d'une ville, après plusieurs heures de long ennui. Et de marche aussi. Enfin de marche. Le Nain a quand même une monture depuis qu'il est un aventurier confirmé... Un beau tigre, l'équivalent d'un beau cheval, mais un tigre... En fait ça fait classe, vous ne trouvez pas ? Partir en faisant cabrer un cheval, c'est bien, mais en faisant ronronner un tigre, c'est mieux. Et puis ça en jette vous voyez... On a peur d'un tigre, on s'écarte sur son passage, alors qu'on se fait bousculer par un cheval, on le vole parfois, parce que le maître n'est pas toujours très respecté...

Enfin toujours est-il que Gwennaall voyagea de Waldorg à Mliuej. Pourquoi ? La raison est plutôt simple. Une petite révolution à Waldorg, des paysans se révoltant contre le prix des graines, les magasins se révoltant contre le taux d'imposition, les habitants se révoltant contre un maire trop dur et maléfique, des aventuriers qui cassent tout dans les auberges, et enfin... c'est déjà bien je crois.

Ne résumons pas ce passage désastreux de la vie de Gwennaall, qui dut, pour son plus grand malheur, quitter la ville dans laquelle il avait élu domicile depuis déjà plusieurs années. Mais il avait dû quitter la ville. Quitter la ville... Quand il y repensait, ça lui faisait mal au cœur. Laisser sa ville aux mains de bandits... Il reviendrait sans doute, mais incognito, pour voir si les tâches administratives étaient réglées aussi bien que pendant son règne de despotisme pourtant électoral.

"Oh boudiou, je m'en vais t'en claquer un ou deux, moi, dans c'te ville à la... Enfin bon, Mliuej, au moins, je suis sûr que c'est des Nains purs et durs, et que personne me fera chier. Enfin si, des Nains, mais je connais les parades..."

Un sourire apparut sur les lèves du Nain, malheureusement cachées en grande partie par sa longue barbe qui descend sur son poitrail. Ce sourire dura plusieurs secondes avant de s'effacer : le Nain partait pour un long voyage. Il cria, une fois :
"Helmet, emmène-moi plus vite que le vent !"

Le tigre réagit au quart de tour, et en un seul grognement éjecta de la terre derrière-lui tout en prenant avec aisance des mouvement amples emmenant le Nain avec lui. Des sauts de plus d'un demi-mètre propulsaient le splendide animal avec son chargement le plus vite possible vers la ville la plus proche des montagnes, les Montagnes du Nord, ce qui aurait pour but de réconforter le Nain. La pierre... La seule matière qui brise mais ne plie pas. Juste à son effigie... Ou peut-être pas, finalement, il avait quand même plié à un Dieu...

Plusieurs heures plus tard d'un voyage aussi rapide qu'ennuyeux, avec pour seule personne à qui parler sa propre conscience, et celle de son Dieu, les portes de Mliuej apparurent. De grandes portes bien Naines. Enfin, vous connaissez bien l'architecture Naine, grand, pour impressionner, mais pas vraiment à l'image de ses créateurs... eux-même petits et plutôt moches, même si certains restent charismatiques.

Le voyage à méditer, le Nain en avait marre de demander à son Dieu force et courage. De toute façon, il n'en avait pas vraiment besoin en cet instant. Il fallait juste qu'il fasse preuve de tact et d'humilité. Sans doute. Il fallait qu'il puisse rentrer dans la ville, s'acheter de quoi passer la nuit et repartir au plus vite. Les affaires n'étaient pas spécialement pressantes, mais il ne voulait pas, mais alors du tout, rester dans une ville plus de trois jours d'affilée. Pas après une révolte à contenir. La garde de Waldorg était peut-être sous son commandement, mais elle était là pour garder, pas pour contenir des émeutes ! Et puis quoi encore, quels taux d'imposition, quels prix ? Les prix de cette ville étaient les plus bas possibles ! Il marmonna quelques paroles en passant par les portes.

"Bah, j'en ai marre de ces tâches, je veux me consacrer uniquement à trouver une relique. Être aspirant paladin, c'est franchement pas classe... J'irai voir le temple de Kornettoh demain matin, je verrai ce qu'ils ont, en attendant, allons-voir à l'écurie, j'espère qu'ils pourront prendre mon tigre pour la nuit..."

Le Nain descendit de selle sur la Grande Avenue, l'Avenue Ouarge Gutten, paraissait-il. Lentement, et observant bien les alentours, il parcourut plusieurs kilomètres avant de s'arrêter devant des écuries, où l'on voulut bien prendre en charge le tigre, sous condition que le Nain offre la viande pour le nourrir. Pas de problème selon le Nain. De la viande sèche comme encore un peu fraîche et faisandée, le marché fut conclu, et il obtint même le droit de le laisser plusieurs jours en pension. Le palefrenier n'avait pas l'air très au courant de la quantité qu'un tigre adulte pouvait ingurgiter par jour...

De toute façon, le nain ne demanda pas son reste, et partit vite fait voir si une Auberge pouvait l'accueillir. Un bâtiment d'assez forte stature attira son attention. L'enseigne indiquait "Les Seize Chopines". Eh bien soit, il dormirait ici. Un nom pareil trahissait quand même un certain statut du bâtiment : nombre de Nains avaient dû y dormir, y boire, y manger, s'y saoûler....

"Bonsoir mes Nains ! Et bonsoir Ma Naine la tenancière. J'voudrais bien dormir ici pendant une ou deux nuit, si ça ne vous embête pas. J'ai évidemment la bourse bien remplie, et je vous promets de ne pas faire de grabuge."

On lui répondit qu'il n'y avait pas de problème, alors qu'une bagarre de Nains commençait derrière lui. A mains nues, et avec une aide précieuse confiée par ses prières du voyage, il réussit à séparer les deux vilains petits canards de deux bons crochets, un du droit et un du gauche. Deux Nains à terre plus tard, sa chambre fut obtenue. Et il put tranquillement veiller à sa quiétude personnelle ; penser au boulot qu'il avait donné à Mafrost alors que maintenant, ce dit boulot était invalide et ne servirait à rien...

Le Nain soupira, faisant voleter un peu sa barbe, et enleva son armure, posa ses armes au mur, enleva ses bottes et ses gants, posa le bouclier à côté de sa table de chevet, et plongea sur le matelas de son lit. Il souffla sur la bougie sur son chevet et plongea sous les draps, pour une nuit paisible pour son esprit, pas pour ses effets personnels...

Entrer dans la chambre d'un Nain endormi et ivre de sommeil est très facile. Voler des objets sans faire de bruit l'est moins, mais toujours est-il qu'un larcin reste ce qu'il est, et au réveil, le nain hurlerait sûrement de rage. Pour l'instant cependant, les yeux clos, celui-ci rêve de jours sûrement meilleurs...

[A suivre...]

Ah, un lit. Même pas terrible, ça reste terriblement douillet le matin. On n'a pas envie d'en sortir, on a la bouche pâteuse, on a les yeux encrassés d'un machin jaune, et on est obligé de les frotter pour pouvoir les ouvrir. La pâle lumière du Soleil passe entre les rideaux et nous éblouit déjà, à seulement quelques minutes de notre réveil. On s'étire, les bras loin au dessus de la tête, puis on relève le torse, et enfin on se lève. Par réflexe, on regarde l'heure, mais là le Soleil indique qu'il est beaucoup trop tard pour se démotiver à regarder le cadran solaire juste dehors. Machinalement, on pose un pied par terre, et on se lève, puis on a faim. Alors on descend les trois marches de l'auberge, machinalement, pour commander un truc qui colle la cuirasse. Un bon truc chaud du matin, des tartines et un truc gras à mettre dessus...

*Bon faut que j'aille voir en mairie aujourd'hui...*

Pendant qu'il mangeait, des goutes tombaient sur la table de bois verni, la salissant à vue d'œil. Un Nain ne sait pas manger correctement, ça c'est absolument vrai. Et pourtant, la civilisation, ça aide à se tenir. Cependant, la civilisation, c'est pas forcément ce qui l'avait motivé à venir à Waldorg. Ah, quand il y repensait, ça lui donnait envie de vomir. Une si belle ville aux mains de malfrats. Pas possible de voir une telle galère. Mais de toute façon il n'avait plus aucune responsabilité envers la capitale de la terre de Fangh. Non, maintenant il vivrait sa vie à Mliuej, s'achèterait peut-être une maison ou une tour à garder, et deviendrait un Nain respecté pour ses actes et ses possessions, comme tout Nain qui se respecte : riche et radin.

*Et qu'on me parle pas d'aventuriers qui viennent faire chier... Ach, je suis sûr que le meilleur investissement, c'est la maison. Parce que la tour, ça veut dire emmerdes... Ah, et Kornettoh est là aussi. Il veut que je fasse mon quota de massacres par jour...*

Le nain avait fini de manger, et il se hâta de redonner son écuelle à la tenancière, qui détestait qu'on parte sans lui dire qu'on avait fini. Il lui adressa un ou deux mots, puis remonta dans sa chambre. Il sauta dans ses bottes et prit les vêtements légers de lin qu'on lui proposait, sagement pliés sur sa paillasse rembourrée. Ou plutôt sur son lit, s'il est permis de parler de lit. Il sortit, sans remarquer particulièrement que son équipement n'était plus là.

Il se retourna, sentant que quelque chose de bizarre était arrivé. Une sensation étrange de picotement dans la nuque, comme si on était observé, sauf que l'observation et le méfait étaient accomplis. Il scruta la chambre, et s'aperçut que tout avait été volé. Tout, absolument tout. Un hurlement de rage sortit de sa gorge.

"Les chiens ! Je les exècre, je les vomis, je les abhorre, je les déteste ! Ils me sortent par les trous de nez ! Mordiable j'men vais te les bousiller moi ! Kornettoh, à moi ! Que la douleur transperce leurs corps pleins de chair, d'os et de muscles ! Je veux voir leurs entrailles ! Plus d'armure, plus rien ! Je les hais ! Les pleutres, ils ont même pas montré leur visage en plus..."

Un cri de haine de plus et le tour fut joué, il tourna les talons aussi vite que possible et alla voir aux alentours s'il ne trouvait pas une armure en plaques de mithril de taille Naine portée par un bouseux... Mais rien, évidemment. Cette armure avait du être vendue, trois fois plus chère que son prix d'origine, et transportée loin d'ici au profit d'un larcin odieux. Le Nain jura encore une fois de s'être fait avoir comme ça, et dans une Auberge en plus, la première fois qu'il y dormait. Deux puis trois jurons suivirent, parce que c'était vraiment injuste, et qu'il y en avait un qui allait payer, ça c'était clair et net !

*Y'en a un, je lui promets des souffrances sans limites, un entonnoir rempli d'eau, du bambou sous les ongles, ou même lui arracher lesdits ongles à la pince, je lui fais des blessures dans le dos, je l'allonge sur le ventre et je lui mets du citron et du gros sel... Non encore mieux ! Je prends un gros rat, je le mets sous un seau de fer, et je le mets sur son ventre... Comme le rat n'aura que cette sortie, il devra forcément creuser... Haha, je suis diabolique...*

Dans un moment pareil, s'imaginer des tortures est le meilleur moyen de passer ses nerfs sur un étranger à notre vue, mais pas à notre corps. Il n'avait pas pensé à demander si on avait pu voir quelqu'un monter les escaliers pendant la nuit. Maintenant il était un peu tard, mais il retourna à l'Auberge quand même, histoire d'avoir la conscience tranquille.

La porte valdingua alors que le Nain entrait. Il était plus ou moins furieux maintenant, mais son regard laissait présager... pas grand chose de bon en fait. Il interrogea la tenancière, pas trop violemment pour éviter la bataille rangée, mais éééééévidemment, on n'avait rien vu. Bah oui, comme elle lui dit, "la nuit, je dors !". Et de toute façon, il n'était pas trop d'usage de répondre "Oui mais même !". Déjà ça faisait un peu enfantin, et en plus, c'était débile et ça servait à rien. Donc le Nain ressortit, et flâna dans les rues, encore un peu, histoire de se changer les idées...

L'air frais de la ville, complètement empoussiéré, les chevaux qui passent et repassent dans les avenues, les aventuriers qui passent et repassent, les magasins qui, aguichant les yeux et les oreilles du client, obscurcissent les sens de l'ouïe et de la vue... Un bonheur qui semblait pourtant factice et ne pouvait pas durer... Et puis, quel bonheur, quand on vient de perdre sa fortune ?

[A suivre...]

Les rues. Magnifiques pièces de voirie à l'intérieur d'une ville. Allées, avenues et impasses. De quoi faire le tour, sans se soucier des passants, d'une ville Naine à l'architecture magnifique et prévue pour durer. De la pierre, évidemment. De la belle pierre bien solide, et très jolie, bien ouvragée par des tailleurs de pierre bien de chez les Nains, histoire de faire le boulot correctement. Mais aussi, quand on regarde bien, quelques maisons à colombages, mais plus rares.

En tout les cas, le nain s'aérait la tête. Un bon bol d'air frais était de rigueur en ce matin presque ensoleillé. Des pensées obscures n'arrêtaient d'ailleurs pas de parasiter son esprit en pleine recherche de quiétude. Levant la tête vers les tours les plus ouvragées du coin, Gwennaall sentit la tristesse l'envahir, comme s'il était devenu un pauvre clochard abandonné... La chance ne lui souriait vraiment pas. Pas du tout, mais alors pas du tout. Mais laissons ceci à part, puisque vous avez compris. De toute façon, moi, narrateur, vous dis que chance ou pas, il en a autant que celui qui narre ses aventures. Alors au pire... bon bah vous voyez de quoi je parle, et ça suffira.

Le Nain avançait sans se préoccuper des Nains qui l'entouraient. Au moins ici personne ne le regardait de travers, ne le méprisait à cause de sa taille. Et il se sentait plutôt bien dans cette société Nanesque, des gens de la même origine qui s'entendent bien car les différences sont effacées par la même taille pour tout le monde. Et sachant que c'est douloureux d'entendre parler de sa taille, un Nain plus grand que les autres ne frime pas, et les autres ne font pas de commentaires.

*C'est tout bonnement la société parfaite... Quelle joie de me retrouver parmi les miens... Même si y'a un ou deux cons qui méritent pas mon attention... Sale voleur, faux Nain ! Au fait, si il mérite mon attention, mais vas-y pour le retrouver, toi...*

Il continua de ruminer ainsi pendant plus de dix minutes, marchant au gré de la foule, qui faisait son marché en ce matin... bon vous le savez déjà, puisque j'ai déjà dit qu'il faisait beau. Les pas du Nain le menèrent cependant à une banque. Somme toute, c'est normal, un Nain est forcément attiré par sa bourse. Tout le temps. Il n'y prêta pas attention, ayant les pensées suivantes :

*Bah, à quoi bon prendre l'Inquisitrice de Ronog si c'était pour se la faire voler ? Pfff, je suis carrément dégoûté, là, franchement... Enfin bon, fini de se lamenter, je vais voir là-dedans ce que ça donne, je sais pas c'que c'est... Ah si, ça sent l'or. Et l'argent. Et le cuivre. Bon c'est une banque. Alors il est où le guichet. Ah, là. Bon bah allons-y, c'est l'heure de parler...*

Mais aucun son ne sortit de sa bouche. D'avoir hurlé, il en avait perdu ses cordes vocales ! Il se racla un bon coup la gorge, faisant stopper les conversations environnantes, qui reprirent quelques secondes plus tard.

"Tagazoc l'ami. Je suis là pour essayer de déposer un peu d'argent. J'aimerais pas qu'on me le vole, celui-là...
-Hum, bien m'sieur, ça devrait venir, j'ai un coffre à ouvrir, et y'a plein de modalités... C'est quoi votre nom ? Au cas où on aura peut-être un coffre à votre nom déjà, mais j'vous ai jamais vu et...
-Il suffit. Voyez donc au nom de Gwennaall. C'est ainsi que l'on me nomme, par ici et ~~par ailleurs.~~ partout ~~à Tis~~ ailleurs (humhum). Et faites vite, j'ai quand même pas toute la journée.
-Ah, oui, le registre que vous êtes un bon client, et que vous possédez déjà pas loin de plus de 700 pièces d'Or. Vous en rajoutez combien ?"

*Hum, c'est bizarre, j'suis jamais venu ici. Une erreur sans doute. Bah, ce n'est pas grave, ça arrive à tout le monde les erreurs. Et franchement celle-là m'arrange. Bon je prends tout alors, et je ferai bien attention à acheter uniquement ce dont j'ai besoin. Un peu d'équipement, et j'irai voir dans le temple de Kornettoh. Il me faut une relique, une satanée relique ! Pfff, qu'est-ce qu'il va falloir que je fasse encore pour une relique...*

Le Nain indiqua qu'il voulait en fait tout reprendre, en n'étant pas forcément si sûr de lui, et en priant pour que l'on ne pense pas que cet argent n'était pas à lui...

*J'ai gagné au loto, là, en fait, j'suis bien content... ça marche pour moi, finalement !*

Peu après, le Nain repartit, avec une bourse si pleine qu'il avait du mal à la porter, et retourna vers l'Auberge. Il était midi, un bon repas s'annonçait. Un repas chaud, plein de viande, de sauce et de graillon. Une tête d'ours à la bière au bon malt qui pousse près d'ici ! Il s'en pourléchait déjà les babines...

Arrivé devant l'établissement dans lequel il avait passé la nuit, il demanda s'il pouvait rester jusqu'à nouvel ordre. Accepté, bien entendu, vu que les gens qui réservent se faisaient rares, et se font toujours rares. Pas dans une Auberge comme ça. Dans un hôtel de luxe, par contre, peut-être que si... Mais là, non.

"Et si je peux me permettre, la sécurité devrait être renforcée. Je veux absolument un coffret pour ranger mes économies, sinon vous ne serez pas payés si je me fais encore voler ne serait-ce qu'une chaussette ! Est-ce que je me suis bien fait comprendre ? Et je veux aussi qu'on me laisse tranquille pendant mes appels à Kornettoh. En fait, je veux juste être nourri et logé, au prix qu'il vous plaira. Enfin, au prix indiqué sur le tableau, derrière vous, quoi."

Après de telles sommations, on ne put qu'accepter sa demande du coffret, sous son lit, avec une petite clé portée en pendentif. Le repas fut aussi bien demandé, et il arriva quelques vingt-cinq minutes plus tard. "Pas trop tôt", avait-il ajouté. Il se régala d'un bon morceau de tête d'ours, en faisant bien attention à ne pas avaler les petits os...

[A suivre...]

Quelques gouttes dans l'écuelle plus tard, la tête d'Ours était entièrement vidée par un Nain avide de protéines, de viande, de graillon... Un truc qui donne un peu d'force quoi. Ou même un peu plus qu'un peu. En tout cas, ça gorge de vigueur à la tâche... Et puis, le digestif qui va bien derrière, ça arrange le gosier. Trois coups secs sur la table, et voila le petit verre d'alcool pur englouti dans une large et profonde gorge en manque de ce précieux breuvage.

"Ah, bah ça fait du bien, les émotions, ça creuse ! Bon, maintenant..."

Il lâcha un rot presque sonore, en se rendant compte qu'il n'était pas forcément le bienvenu, ce gaz qui sort de cet orifice n'est pas forcément une preuve de politesse ni de... comment dire... de finesse ? En tout cas, il partit assez tôt, en n'oubliant pas de rendre son écuelle. Mais comme c'est répétitif, à force, je vais avancer rapidement. Quand il sortit, rien de nouveau, à part quelques nuages, mais globalement pas de problèmes pour marcher.

*Hmm, il faudrait que j'aille chercher Helmet aussi, ce serait pas mal qu'il m'accompagne pour plus tard... enfin bon, je vais aller me traîner au temple de Khornettoh, on saura sûrement me dire où peut se trouver une de ces précieuses reliques que j'espère tant avoir...*

Arrivé, car il ne faut pas dix heures non plus pour arriver jusqu'au temple, Gwennaall s'arrêta. Ouaip, parce que y'avait des gens bizarres devant. Habillés tout en rouge et avec des pics.

*Cool j'crois que j'suis arrivé, enfin, c'est des suppositions, hein, mais j'pense que c'est ça. Oui avec des bourrins comme ça devant la porte...*

Le Nain entra, saluant au passage tous les membres du culte à proximité. A l'intérieur, une grande salle où tout le monde s'entraînait à l'épée. Comme quoi, chez Khornettoh, on n'mange pas que des glaces.

"Bonjour, y'a un chef ici ? Parce que moi, je crois en Khornettoh dur comme fer, dur comme pierre, et même dur à cuire ! Mais personne ne peut m'indiquer où peut se trouver une relique... Je recherche un objet, pour que mon Dieu puisse m'accorder ses faveurs. Alors ? Qui ici est capable de m'informer ?"

On le prit par l'épaule, lui mit un bon coup de pied aux fesses pour la forme, et l'emmena vers le maître du culte, qui semblait être, lui aussi, un vieux bourrin. A part qu'il avait deux belles haches, et une armure à en faire pâlir celle qu'il avait avant et qui lui avait été dérobée. Le Nain en tomba à genoux.

"Je vous salue, maître. J'aimerais savoir...
-Tais toi. Tu parleras quand je t'en aurai donné l'autorisation. Partez, vous autres, je veux rester seul avec lui. Alors comme ça tu es venu pour obtenir une relique. Et tu veux partir la chercher avec uniquement ça sur le dos ? Des vêtements de tous les jours ? Sois sérieux, et dis-moi quels sont tes vrais objectifs.
-Je me suis fait voler, fit le Nain en se relevant. Et je cherche un nouvel équipement ; je suis assez riche pour acheter de quoi me battre et me protéger pour un moment. Cependant, je n'ai entendu parler d'aucune relique de Khornettoh. Pas de statuettes, ou d'armes, ou de protections, qui pourraient satisfaire Kornettoh. Est-ce que vous en connaissez ? Si oui, où se trouve-elle ? Je n'ai besoin que d'un objet pour me voir accorder les faveurs de mon entité favorite...
-Hm. On va dire que ça m'a l'air acceptable. Il y aurait justement une petite relique appartenant à notre Dieu qui pourrait t'être confiée. C'est un plastron. Le Plastron léger de la Violence. Nous avons ici sa localisation exacte, mais personne ne veut aller le chercher, il n'est pas intéressant pour tout le monde... En tous les cas, allez voir dans les environs d'Ahokd. Ce village renferme des surprises, et les alentours, surtout, renferment un objet que vous convoitez. C'est L'OBJET que vous convoitez. La relique. Allez, ce n'est pas très loin, vous serez revenu dans deux ou trois jours... je vous fais confiance..."

Le maître du culte termina la conversation en tournant le dos au Nain, qui commençait à cogiter. Il allait devoir prendre son tigre en vitesse, sans se présenter au Seigneur, et ramener l'objet le plus vite possible. S'il n'était pas dans les temps, par exemple ici dans les deux jours, revenu au temple, on se moquerait sûrement de lui. Il fallait vite qu'il aille s'acheter un équipement... Et il fit donc toutes les boutiques d'armement et de protection qu'il trouva. En fait, il ne trouva que "Chez Bubu". Il y entra donc...

Peu après, le Nain était de retour dans sa chambre à l'Auberge. Il était tout excité de tester son nouvel équipement. Et en plus, il avait une hache ! Une hache de Nain, une vraie ! Il allait pouvoir pourfendre, tout en restant raisonnable. Parce que sans plastron, aller en chercher un, ce serait quand même du suicide. Enfin, pas forcément du suicide, face à des Gobelins, mais méfiance tout-de-même.

"Allons, je vais rentrer dans mon équipement neuf, et me dépêcher d'aller voir Helmet."

Lentement, quand même, pour étrenner un équipement comme ça, il chaussa les bottes. Un pied, puis l'autre. Dans ces bottes, il se sentait autrement plus confortable que ses anciennes bottes qu'il avait trouvées sur le marché de Waldorg. Et comme ça, un souvenir de moins de cette trop grande ville à la révolte facile.

Ensuite, il prit soin de chausser ses gantelets avec prudence, des gantelets de maille qu'il n'allait pas quitter avant plusieurs jours. Il observa ses mains dans les gantelets et sourit. Au moins une fois dans sa vie, il allait avoir de la qualité sur lui. Il ne manquait plus que sa future relique et l'ensemble serait presque complet. Des jambières viendraient sûrement plus tard. Pour l'instant, il se sentait plutôt lourd avec ce casque qu'il venait à peine d'enfiler. Il était aussi un peu moins agile et ferait un peu de bruit, mais au moins les parties vitales étaient protégées.

"Bon, il ne me reste plus qu'à acheter de quoi dormir et manger..."

Il sortit finalement de sa chambre pour retourner dans l'auberge, et demander des rations pour deux jours. Son tigre attendait dans les écuries. Il acheta donc des rations pour deux jours, une couverture aussi pour pouvoir éviter de mourir de froid s'il devait dormir autre part que dans un nid douillet.

[Achat : 4PO pour 2 repas, rations complètes de voyage. On dirait que ça pourrait tenir pour deux jours.
A la droguerie : achat pour 7 PO d'un sac à dos de base (4PO), d'un briquet (1PO) et d'une couverture d'aventurier (2PO)]