Avis de recherche [Mission]

La ville se tenait là, devant lui, des remparts s'élevant vers le ciel, dissimulant les inepties de la vie à Chnafon. Le lieu était réputé pour son manque de chance et ce ne sont pas les murs qui pouvaient stopper les rumeurs qui volaient déjà depuis bien longtemps à travers la terre de Fangh, pour peu que l'on eut rencontré une personne venant de cet endroit. Mais il savait à quoi s'en tenir, durant son enfance il avait déjà entendu des histoires à propos de cette ville aux élans de corruptions. Cependant, le demi-elfe n'était pas ici pour venir à bout du mal rongeant la cité. Non. Il était là pour le travail, un travail qu'il ne connaissait pas, mais qu'il savait trouver dans ces murs.

Passant à côté d'un panneau annonçant "Chnafon 500 mètres", l'assassin en herbe continua de marcher en direction de la ville, se perdant dans ses pensées volatiles, héritage de sa parenté elfe. Il ne connaissait pas sa mère et son père n'avait jamais lâché un mot sur le sujet, le demi-elfe ne savait donc pas de quel côté l'elfitude allait, noire, haute ou sylvestre. Cela dit, il se doutait tenir d'une sylvestre, la nature le fascinait sa soif de sang devait venir du côté du père, violent, fourbe, mais consciencieux dans son "art" comme il aimait le nommer. Son bras tendu vers le bord de la route, sa main effleura les herbes hautes, il apprécia la sensation et sourie d'ironie concernant la situation. Une diligence passa à vive allure, le faisant revenir à la raison, il s'élança pour tenter de saisir l'arrière du véhicule. Son poing se referma sur l'air et son élan l'envoya à terre. Fort heureusement, il se retourna et tomba sur le dos, évitant les dégâts et riant de sa malchance, après tout, la malchance se moquait bien de lui.

Continuant le peu de chemin qui lui restait à parcourir, le demi-elfe vit la porte fermée, deux gardes et la diligence. En s'avançant, il remarqua que les gardes semblaient en pleine transaction avec le cocher et que des râles de mécontentements sortaient de la voiture pour se transformer quelques secondes plus tard en soupire de résignation. Waldemar Von Ark s'avança vers la porte qui commençait à s'ouvrir, le déplacement silencieux aidant, Wald pu rentrer en passant par derrière les gardes qui riaient sournoisement en comptant le pot-de-vin qu'ils venaient de soutirer au cocher.

L'assassin s'imagina un moment dénoncer les mécréants au seigneur local... Non, c'était trop drôle de voir ce petit profit s'exercer sans perturbation. C'était d'autant plus drôle que le dirigeant devait sans doute avoir sa part dans cette manigance. Peut être que la guilde des voleurs serait heureuse d'obtenir ces informations, à moins que ceux-ci aussi aient leur part. Derrière la porte et soudain loin de toutes ces considérations, Waldemar pénétra dans ce qu'il pouvait voir comme étant une avenue, un panneau le conforta dans son idée, annonçant qu'il se trouvait dans l'"Avenue des Pécheurs de Zblouf". Le nom de la rue prenait tout son sens quand il aperçut la poissonnerie et ses poissons d'une fraicheur douteuse.

Le demi-elfe n'avait qu'un but en venant ici, trouver de quoi l'occuper et développer ses talents, mais avant ça, il devait gagner de l'or et de la réputation. Il s'arrêta devant un gars en habits vers, un bouclier marqué de trois triangles et une épée stylisée. Tentant pendant deux minutes de lui parler, l'assassin déclara forfait, le gars ne voulait rien dire et ne formait que des bruits étranges, tel un muet, il ne se résigna même pas à lui piquer sa bourse, trop de témoins. Changeant d'informateur, il opta pour un homme barbu d'orange vêtu qui grogna à son approche et ne cessa de renifler l'air. Les gens étaient extravagants ici. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il tomba par hasard sur un panneau informatif où quelques missions étaient affichées et accrochées au panneau en question.
Un des parchemins attira son attention, apparemment une compagnie d'aventurier avait décidé d'esquiver la peine que la caisse des donjons leur infligeait. Il semblait s'agir de débutant, bien qu'il soit mal placé pour dire ça, et devait probablement se dire que leur tête resteraient sur leurs épaules. Waldemar Von Ark se dit que finalement ce n'était pas plus mal de commencer par ramener ces aventuriers sains et sauf pour qu'ils expient leurs fautes et puissent continuer à mener une vie d'aventure et à faire couler le sang d'autrui pour satisfaire, malgré eux, la soif de sang de Khornettho.
Ni une ni deux, le demi-elfe se mit en route en direction du poste de garde qui se trouvait normalement à côté du palais de la ville. Quelques minutes suffirent pour l'amener dans le bâtiment. Il devait commencer par récupérer des indices sur les lieux où chercher. De plus, il lui fallait une carte de la terre de Fangh afin de pouvoir se repérer et tenter de définir sa position. Waldemar demanda donc au premier garde venu:

"Il semblerait qu'une compagnie se soit fraichement enfuit de la ville pour éviter la peine de la caisse des donjons, vous n'auriez pas des informations sur ces gens-là? Et une carte aussi, si possible?"

Chuchotant cette demande au garde, le demi-elfe regarda par-dessus son épaule pour garder un oeil à ce qui ne lui arrive rien de fâcheux et en même temps pour voir s'il n'y avait aucun panneau pouvant complèter les informations trouvées à l'extérieur.

Le garde ainsi questionné toisa du regard son interlocuteur, l'air aussi dédaigneux que méfiant, avant de renifler.

"Oh mais bien sûr messire ! Ne voudriez-vous donc pas aussi ma bourse et ma femme ? Allez, fichez le camp, avant que je ne vous colle mon pied dans l'arrière-train !"

Reprenant ses papiers là où il les avait abandonné, l'homme bourru se gratta le menton, ignorant totalement la présence du demi-elfe, non sans grommeler un "Non mais, je vous jure ..." entre les dents. De passage dans la salle, éclairée par des torches, une jeune recrue un peu zélée ayant tout entendu s'approcha de l'aventurier en mal d'informations et le salua.

"Ne faites pas attention au Sergent, ce n'est pas son jour ..."

Le grand blond un peu candide ravala sa salive lorsque le regard dudit grincheux se posa sur lui, l'oeil menaçant.

"Venez."

Sortant du poste, accompagné de Waldemar, l'humain pointa une direction.

"J'étais de patrouille quand tout ça s'est passé, et à vrai dire, quand je les ai vu, j'ai tout de suite fait le rapprochement. Je me trouvais dans la rue du Vieux Chnafon, et je les ai croisé par hasard, alors qu'ils sortaient du bureau des emplois. Y avait aussi des aventuriers qui m'ont prêté main forte lorsque j'ai tenté de les interpeller. Je me souviens plus du nom de leur compagnie, mais ils avaient tous un morceau d'étoffe gris autour d'un de leur avant-bras. La fille a laissé une jolie balafre à la mâchoire du semi-homme du groupe."

Après cette longue tirade, le garde baissa son bras, sembla réfléchir, puis reprit.

"Ils ont eu de la chance, surtout parce qu'ils se sont séparé. C'est le barbare qui a fait le plus de grabuge, vous devez vous en douter. Il a blessé six passants et a réduit en miettes quelques étals. Mais une chose est sûre, c'est que les trois fuyards se sont enfuis en sautant par dessus les remparts. Y a encore leurs traces au dehors, et y en a un qui doit s'être blessé, parce que y'avait du sang sur plusieurs centaines de mètre. Si je devais commencer quelque part, ce serait par là ..."

Sentant la joie du devoir accomplit, le blondinet fit un signe de la tête à l'assassin, l'air professionnel.

"Bon, ce n'est pas tout, mais le devoir m'appelle ! ... Ah, pour la carte, le plus simple est d'aller à la librairie. Bonne journée !"

Visiblement, à Chnafon, il restait au moins un homme de Loi incorruptible et au service de la population ... Mais pour combien de temps encore ?

Ecoutant attentivement les conseils du garde, Waldemar en tira les informations importantes pouvant le conduire au trio renégat. Il devait y avoir des traces flagrantes pouvant mener aux aventuriers, mais apparemment ceux-ci pouvaient lui donner du fil à retordre.
Le garde lui avait aussi parlé d'une seconde compagnie qui avait tenté d'arrêter la première, seulement voilà, s'il cherchait à rentrer en contact avec eux, ils pouvaient décider de le suivre pour mettre la main sur le groupe en fuite et se débarrasser de lui via quelques coups d'épée bien placés. Ce groupe pouvait aussi avoir fait semblant de venir en aide au garde pour couvrir leur fuite, mais la première hypothèse était plus sensé.
Après tout, ils étaient aventuriers et bien souvent ils pratiquaient la technique du "chacun pour sa tronche" avant de vous conduire vous et votre compagnie devant le poste de garde pour toucher la récompense mise sur vos têtes. Mais bon, mieux valait ça que les chasseurs de primes, des gens capables de te trouver le sosie du criminel pour le faire emprisonner, alors que bien souvent il s'agit simplement d'un pauvre paysan que l'on a passé à tabac avant de lui faire vêtir des habits correspondants à ceux des fuyards.

Toujours étant, le demi-elfe pris en compte les différents facteurs. Le mieux était de quitter le poste de garde afin de cesser de se faire remarquer à rester comme un glandu au milieu du couloir, les yeux perdus dans le vague. Il sorti donc pour laisser la place à d'autres personnes semblants plus à plaindre. Suivant les conseils du milicien, Waldemar parti en direction de la rue du vieux Chnafon, après avoir perdu quinze bonnes minutes à demander son chemin à des gens à moitié cinglés dont la plupart voulaient simplement lui vendre des bibelots et qui l'avaient collé aux basques jusqu'à comprendre qu'il n'acheterait rien. C'est de la part d'un humain rabougris, qui soupirait toutes les deux secondes: "Ha les jeunes! Y savent pas prendre leur temps.", que Wald su où se diriger.

Il atteignit la rue assez rapidement et constata l'étendue des dégâts. Des éclats de bois jonchaient les bords de la rue. Apparemment, l'incident été clos, enfin pour les passants, car les commerçant tirait une tête de trois pieds de long, l'assassin sourit, la majorité devait vendre des produits plus chère que le prix de base, ils avaient déjà dû faire des bénéfices, les clients étaient encore là, mais ils continuaient à être en colère. La pensée du demi-elfe n'arrivait pas à suivre cette logique humaine à l'heure actuelle. Préférant ne plus y réfléchir, l'assassin trouva le bureau des emplois et pénétra à l'intérieur de l'établissement, il était toujours bon de recueillir quelques informations afin de pouvoir compléter les renseignements qu'il avait obtenu.
Une fois rentré, le demi-elfe fit face à une file d'attente bien remplie, mais plutôt face à dos que face à face. Prenant place dans la file, il attendit son tour et se retrouva au bout d'une heure au bout de la file, il se retrouva devant le guichet et annonça à son interlocuteur:

"Bonjour à vous, il parait qu'un incident est survenu à partir d'ici, avez-vous des informations concernant le groupe d'aventurier fuyard? Je ne vous dérangerai pas plus."

La chasse aux indices devait être la plus longue partie des quêtes, et peut-être la plus fastidieuse, en tout cas, de son point de vue. Il s'était voué à faire couler le sang pour Khornnettho, au lieu de ça il allait certainement devoir faire preuve de diplomatie, à moins qu'il n'utilise la ruse. Une idée germa dans son esprit.

La vieille dame derrière son guichet leva les yeux vers le demi-elfe et le regarda de travers, ce qui semblait être une manie à Chnafon dès qu'on avait un tant soit peu de pouvoir ou de responsabilités ...

"Écoutez, vous êtes pas le premier à venir poser des questions sur eux, alors je vais être brève. Ils sont venus pour retrouver un nom, se sont cassé les dents et sont repartis, avant de mettre le désordre dans la rue et de s'enfuir de la ville. Maintenant, si vous ne cherchez pas de travail, je vais vous demander de partir, parce que je ne suis pas payée à donner des renseignements ..."

La voix grinçante de la vieille et son air aussi sympathique qu'un troll des collines ne donnait pas d'autres envies que de la pourrir le soir dans une ruelle, surtout après autant d'attente pour si peu, mais elle semblait ne pas vouloir en rajouter plus, posant déjà son regard lassé sur le prochain pèlerin de la file.

Les gens étaient lassants dans cette ville, grincheux, agressif, pourtant lui ne l'était pas et il se demanda s'il pouvait encore poser des questions inutiles dans le seul but d'énerver tout le monde. Ce n'était certainement pas une bonne idée, on pourrait appeler la sécurité et le faire sortir par la peau des fesses aux portes de l'établissement ou l'envoyer dans une cellule pour trouble à l'administration... Si une telle peine existait réellement. En tout cas, les gens ici étaient sacrément chiant.

Il laissa sa place au suivant et pris en compte la nouvelle information, il n'était pas seul à être sur la piste de ces aventuriers et les autres devaient faire partie d'une compagnie. Sortant du bâtiment, le demi-elfe se dirigea vers la place tordue, bondée de monde à cette heure là, car l'on se rapprochait peu à peu de l'après-midi, puis il passa par la rue Kalvan Danldo, remonta vers l'Avenue des Pêcheurs de Zblouf et demanda à sortir de la ville. Les portes étant ouverte, Waldemar en profita pour se faire voir des gardes à l'entrée afin que ceux-ci ne le raquette pas.

Une fois à l'extérieur, le demi-elfe se mit en tête de chercher des traces de sang pouvant le conduire sur la piste des aventuriers renégats. Le garde avait été claire, l'un d'eux était blessé et devait avoir laissé une piste, il n'y avait pas eu de pluie depuis un petit moment et les traces devait demeurer intactes à moins qu'une autre compagnie n'ait tenté de saboter les indices, auxquelles cas sa mission s'achèverait ici. Heureusement pour lui, si des aventuriers avaient suivie le trio, ils ne devaient pas avoir beaucoup réfléchit. En effet, il trouva les traces de sang et se mit en tête de suivre cette piste. A chaque marque, il frottait le pied au sol pour cacher le sang, ainsi personne ne pourrait utiliser cette piste afin de retrouver le groupe de fuyards

Il se mit à réfléchir aux moyens qu'il avait en sa possession, il pouvait toujours raisonner avec eux pour les ramener en vie en leur disant que si ce n'était pas lui qui les ramenait ce serait une compagnie qui le ferait et peut-être pas entièrement. Cette idée ne lui déplaisait pas tellement, il pouvait toujours suivre le groupe jusqu'à ce que celui-ci en rencontre un autre et se fasse attaquer, l'un des deux camps serait plus faible et il n'aurait cas tuer le ou les survivants affaiblis. Cependant, cette façon de faire ne lui convenait pas tellement, s'était lâche et indigne, efficace, mais pas sans risque. Il suffisait qu'un seul ait soudain un second souffle et lui plante son épée en pleine poitrine. Non, la diplomatie était de mise. Et puis, mieux valait être quatre à vouloir demeurer et à se rendre que trois à fuir la justice pour un badinage.

Toujours en pleine réflexion, il arriva ce qu'il devait arriver. La piste commençait à s'estomper et il ne resterait bientôt plus rien à suivre à moins de pouvoir trouver un nouvel indice qui le conduirait vers l'une des zones sauvages. Il pouvait encore voir la ville d'où il était, le demi-elfe n'avait pas beaucoup marché et devait être à distance de deux ou trois longueurs de tirs. Ne souhaitant pas perdre de temps, Waldemar se mit à fouiller les lieux afin de trouver ce qui lui pourrait lui servir à trouver sa prochaine destination.

Les traces de sang laissaient entrevoir ce qui avait pu se passer il y avait de cela quelques jours. L'un des membres du trio de fugitifs s'était sûrement mal réceptionné en tombant, et avait dû se casser quelques chose, vu comment ça pissait. S'étant éloigné des remparts, sûrement en train d'essuyer le tir d'une volée de flèches, projectiles qui avaient dû être récupérés par les gardes, par radinitude aiguë, les renégats avaient plausiblement soigné le blessé, cachés dans un buisson avant de reprendre la route avec le convalescent sur le dos, du fait de la piste pourpre de plus en plus fugace.

La piste semblait disparaitre aux yeux de Waldemar, alors qu'elle se dirigeait droit vers la foret de Schlipak, quand il remarqua deux choses intéressantes, voire même trois. Déjà, il y avait des traces de pas qui semblaient elles aussi suivre le trajet, plus récentes que celles, pratiquement disparues, des fuyards. Il n'était donc pas seul sur le coup. Ensuite, qu'au lieu de suivre un sentier, non loin, le barbare avait dû se frayer un passage en plein dans des buissons, direction les bois, piste qu'avait dû suivre leurs poursuivants. C'était stupide, mais pas impossible venant d'une brute sans cervelle, mais le plus étrange était encore ces deux paires de pas, dont une plus profonde que l'autre, presque imperceptible pour la première, et qui s'éloignaient de la forêt, direction le sud-est, droit vers le lac, se dessinant au loin.

Le demi-elfe se posa cinq minutes pour réfléchir à ses découvertes. Les fuyards étaient poursuivis par une autre compagnie, ils transportaient un blessé grave d'après ce qu'il pouvait voir quant à la quantité de sang retrouvée dans le bois. Les plus anciennes allaient vers le lac de Zblouf et une paire d'empreinte était plus enfoncée dans le sol que la première. L'un des aventuriers devait porter sur son dos le blessé et ils ne devraient pas être bien loin. En effet, les blessés devaient dormir beaucoup pour pouvoir régénérer leur santé et se remettre sur pied, ils devaient donc s'arrêter à un village, trouver un guerisseur ou un abri et ne plus y bouger sous peine de faire endurer pas mal de souffrance à l'aventurier.

La bonne nouvelle s'était que personne ne semblait avoir suivit les traces vers le lac, l'un des membres des fuyards avait eu la bonne idée de ruser en faisant croire qu'ils étaient partis vers le bois. Le ranger certainement. Waldemar se releva et jeta un regard au-dessus de son épaule et vit qu'un hérisson l'observait d'un regard mauvais, l'assassin s'élança vers l'animal et commença à tenter de discuter avec lui en posant diverses questions, parce qu'un hérisson c'est suspect quand même:

"Où étiez-vous au moment du crime?"

Pas de réponse:

"Vous avez vu quelque chose?"

Toujours rien, le hérisson se mis en boule:

"Ha vous voulez jouer à ce petit jeu avec moi?"

Le demi-elfe allait frapper l'animal quand il se souvint soudain qu'il n'avait jamais appris le langage des hérissons et donc que ce dernier n'était pas près de le comprendre ou de lui répondre. Il se détourna donc, honteux et frustré et repris la route en suivant les traces allant vers le lac de Zblouf.

Un vieux diction de Grask dit qu'un homme s'en prenant sans raison à un hérisson risquait d'attirer le courroux de Mankdebol sur lui. Après il ne s'agit que d'une superstition de campagne presque oubliée, et il faut dire à la décharge des paysans qu'ils n'ont jamais beaucoup de chance, surtout avec les aventuriers. Mais aller jusqu'à voir un lien entre l'incendie meurtrier de tout un village et la torture de la veille par des enfants turbulents d'un hérisson, hypothétique animal fétiche du dieu de la déveine, c'est quand-même tiré par les cheveux ... Non ?

Il est tout-de-même à noter que l'assassin en herbe qui venait de donner la question de manière particulièrement odieuse à cette bête sans défenses (contrairement aux mammouths des mers, que l'on peut rencontrer dans les océans gelés septentrionaux) n'était qu'à moitié un homme, ce qui devait lui accorder un traitement spécial, à savoir si c'était à sa faveur ou non, seul le Destin le lui dirait ...

Poursuivant sa marche vers le sud-est, Waldemar perdit peu à peu la piste des deux personnes ayant emprunté cette direction, sans trop savoir qui cela pouvait être exactement, mais se rendit soudain compte qu'il était sur un sentier depuis qu'il avait bifurqué, et qu'en suivant la route il pourrait les retrouver. Le soucis, après trois bons quarts d'heure d'errance, était qu'il arrivait à un carrefour et que quatre choix s'offraient à lui (et oui, les fameux quatre choix).

Sur la gauche, selon les panneaux, cela menait à Grask, justement, à droite, il se retrouverait à Chnafon, ce qui serait bête, tout droit, où il n'y avait pas de chemin, il se rapprocherait de collines longeant le lac, et en arrière ... les bois, bien entendu !

Suite de l'affaire "Mais où ils sont ces pignoufs ?"

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