Les plus belles aventures commencent par une bonne bière !

Le conseil du paladin ne donna pas lieu à une quelconque rémunération supplémentaire. En effet, le marchand ne voulait rien entendre, prétextant avoir eu une peur bleu en voyant son chargement lui échapper. Toutes les palabres du mage n'y firent rien, le commerçant répétait le dicton : "Affaire payée, affaire terminée.", qui avait le don d'énerver le mage noir vu q'il était prononcé à tu-tête à la fin de chacune de ses phrases. Son air contrit de nain au moment d'un paiement n'aidait pas à arranger les choses.

Zaeseth s'en alla donc, vexé, clamant intérieurement des malédictions toutes plus horribles les unes que les autres, cela à l'intention du mauvais payeur. C'est quand le marchand l'interpella quelques secondes plus tard qu'il crut exploser (façon de parler, nous ne sommes pas dans un mauvais film gore de série B). Toujours est-il qu'il fit demi-tour, à son grand désespoir. Un contrat évoqué plus tôt avec Waldemar Von Ark nécessitait son intervention. Pour tout dire, le paladin avait évité de se mouiller en conférant l'entière responsabilité de la chose au mage. Le document en lui même était le symbole de l'avidité et de la fourberie de l'ensemble de la guilde des marchands :

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Quant le mage noir évoqua le montant de la récompense, qui s'élevait pour l'instant à 00 pièces d'or, le marchand afficha l'air désolé du type qui n'a soit disant pas fait exprès d'omettre un détail capital. Pour un aventurier illettré, repérer pareille erreur était impossible ; accomplir une quête de la guilde des marchands devenait alors systématiquement du bénévolat. Comme c'est gentil ! La récompense fut âprement négociée, son montant fixé. Le mage prit bien soin de graver dans son esprit l'ensemble du document, y compris les conditions écrites en tout petit en bas du parchemin. Il signa au nom du groupe et les deux partis se séparèrent.

*De véritables requins ces représentants de la Guilde des marchands, prêts à tout pour arnaquer les aventuriers trop naïfs*

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L'adepte de Tziintch se dirigea ensuite vers la taverne la plus proche, presque sûr que Vrolg n'avait pu faire que quelques mètres dans la ville avant de succomber à l'appel de l'alcool. Le mage repéra rapidement ce dernier, attablé avec le paladin et une bière à la main. L'établissement était plus que correct pour une bourgade paumée telle que Yakk, la salle commune s'étendait sur la quasi-totalité du rez-de-chaussée. Actuellement, près d'une quarantaine de personnes discutaient par petits groupes, créant un volume sonore relativement gênant pour les tympans sensibles de l'elfe noir.

"L'affaire avec le marchand est réglée, on peut commencer à enquêter. Il ne m'a rien dit de particulier concernant notre mission, prétextant qu'on était pas payés pour qu'on nous mâche le travail."

Le paladin l'écoutait attentivement, tandis que Vrolg semblait plus préoccupé par sa bière qu'autre chose. Le demi-orc avait trimé toute la journée, et comme chez les (demi-)orc fatigues psychique et mentale vont souvent de paire, son cerveau avait le droit de se reposer un peu. A l'intention du paladin :

"Nous pouvons commencer à enquêter un peu si vous voulez. Souvent, avec l'alcool, les langues se délient. Et vu le nombre de poivrots déjà présents dans la taverne..."

Zaeseth regarda sans rien dire Vrolg enfiler sa bière d'une seule traite, avant de se lever et quitter la taverne en titubant un peu. Rien de bien méchant, en cas de rixe avec des paysans ivres, le demi-orc l'emportera haut la main.

Par peur de contracter une maladie intestinale, Zaeseth entama à nouveau ses réserves de nourritures. Dans son sac de voyage en toile de mauvaise qualité, les végétaux n'avaient pas été épargnés par les cahots du trajet : sur ses sept jours de provisions, trois avaient été consommés tandis que deux autres étaient tout simplement transformés en bouillie organique. Au fond de son sac, le mage apercevait un mélange tomate-salade-concombre du plus bel effet.

Au sein du maelström de paroles, dont la plupart sans intérêts, le paladin décela des informations utiles en rapport avec leur quête. Les ruines situées à l'ouest de la ville étaient bel et bien le théâtre d'étranges évènements, une odeur nauséabonde de l'air en témoignait. Une telle puanteur laissait présager de sombres hypothèses : adeptes de Niourlg, culte nécromant, latrines orques en plein air, voir même épidémie animale de gastro-sinusite (c'est pour dire !).

C'est sur ces belles pensées que Zaeseth prit congé, fixant au lendemain l'achat de remèdes et autres fournitures. Il quitta la taverne en zigzaguant entre les clients qui se faisaient de plus en plus nombreux à cette heure tardive.

Dehors, le mage noir était tiraillé entre l'envie de passer une nuit au chaud à proximité du four et le désir d'éviter l'odeur des pieds de Vrolg. Il opta finalement pour la première solution, puisque l'air ambiant exhalait une odeur putride, qu'il soit collé au demi-orc ou à dix mètres de lui, il ne sentirait pas la différence (au sens littéral). Alors autant passer une nuit au chaud ! Zaeseth s'endormit en quelques minutes, épuisé par leur marche rapide des trois derniers jours.

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Machant le morceau du cuissot que Vrolg lui avait laissé, Dremed jubilait, il ne savait pas quel était cette viande, il n'en avait jamais mangé et elle ne lui rappelait rien qu'il eut connu. Il dévora avec délice la chair, quand il eut finis, un sourire carnassier traversa son visage, à l'intérieur de lui il sentait le démon apaisé et calme, mais plus fort. Il accueilli la pinte de bière et s'empressa de la vider, se léchant les lèvres à chaque fois qu'il retirait la chope de sa bouche. Il faisait plus penser à un sauvage en cet instant qu'à un humain normal. Ne cherchant pas à comprendre il vida la chope, avide des quelques gouttes glissants le long de l'étain pour atteindre sa langue.

Il assista au départ de Vrolg et Zaeseth, ils avaient dans l'idée de partir se coucher prêt de la forge afin que celle-ci les garde au chaud. Il contempla la cape qu'il avait pris dans la maison d'un petit mage à Mliuej, après l'avoir tué, avec ça il n'aurait pas froid. Il paya sa consommation, comme un honnête client et s'en alla trouver des joueurs de dès, après tout, pourquoi ne pas se détendre un peu. Il trouva trois jeunes personnes avec qui il se noua d'amitié et qui possédaient une paire de dès en os, le but était simple, faire plus que les autres. Sa chance n'était pas légendaire, mais il avait déjà fait une partie et avait gagné, la suite n'était pas raccontable:

"Mise de départ, une pièce d'or chacun."

Dremed posa la pièce et pris les dès. Les dès roulèrent et donnèrent un résultat de 6 et 4, il obtenait donc le score de 10. Le suivant lança les dès et fit un double 1, ses collègues se moquèrent de lui et le suivant posa à son tour la pièce sur la table et lança les dès pour obtenir 4 et 3, toujours en dessous du paladin. Le dernier ricana de la malchance des deux autres et posa à son tour la pièce, empoigna les dès et lança pour obtenir 4 et 3. Grimaçant, les trois jeunes lui laissèrent leur pièce. La mise augmenta:

"Mise de départ, deux pièces d'or chacun."

Dremed posa les pièces d'or et pris les dès, 3 et 6, le second fis de même, 2 et 4, celui d'après aussi, 1 et 3 et le dernier suivit 5 et 4. Dremed relança en premier, 5 et 8. Le paladin tendit les dès au joueur, il les pris et lança, double 1. Très vite, les trois joueurs se levèrent d'un seul homme et l'accusèrent d'être un tricheur:

"C'est pas possible d'gagner deux fois d'suite comme ça!"

"Vous avez perdu alors commencez pas à râler."

"Ha ouais, tu vas voir s'qu'on va t'mettre dans deux s'conde."

"Nous ne sommes pas obligé d'en arriver là."

"T'as les miquettes?"

Ni une ni deux, le paladin expédia son poing dans le ventre du premier jeune, puis il se mit en position de se défendre, tout en regardant celui qu'il venait de frapper se tordre en deux. L'un d'eux pris ses jambes à son coup, mais les deux autres, dont celui qui venait de s'en prendre une, restèrent. L'intact s'approcha et, armé d'une chaise, donna un coup de gauche à droite à Dremed. Sa distance étant mal évaluée, la chaise atterrie dans le visage de son pote qui se tenait le ventre d'une main, ce dernier tomba à la renverse, salement amoché:

"Tu es prêt à te calmer maintenant? Si tu lâches ça on aura pas de problème avec la milice locale. Sinon tu risques de croupir dans une prison pendant quelques jours. Alors?"

"Tu vas quand même t'en manger un."

Le jeune homme lui envoya la chaise dans les côtes, coupant le souffle de Dremed. Cherchant l'air, il pu comprendre que le lendemain il se réveillerait avec un hématome impressionnant sur le torse. Le paladin contre attaqua et envoya son adversaire face contre terre. Il remarqua tout de même que personne n'avait réagi dans l'établissement, le tavernier faisait la grimace en espérant que rien ne soit cassé et les clients tentaient de rester à l'extérieur du conflit. Dremed pris le garçon par le col de sa chemise et lui dit:

"C'est ça qui arrive quand on s'en prend au culte de Khornettho, alors toi et tes potes vous dégagez le planché et si je vous croise, le dieu du sang trouvera de nouveaux crânes pour son trône. Sache à qui tu as affaire avant d'attaquer."

Il le lâcha, ramassa les huit pièces d'or sur la table et la paire de dès, parce qu'il n'y a pas de petits profits, et s'en alla de la taverne en laissant deux pièces d'or au tavernier, pour le dérangement. Puis il s'en fut rejoindre les autres pour une nuit de repos réparateur, s'assurant que personne ne le suivait.

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Ce furent des bruits de pas qui tirèrent Zaeseth du sommeil. Peut-être un voleur était-il tenté par les bourses du groupe d'aventuriers endormis, bien que la lourdeur des pas indiquaient une personne de plus forte carrure. Toujours est-il que le mage se redressa avec la tête parfaite du type qui sort d'une cuite. A la merci d'un coup de gourdin sur le crâne, le mage fut vite rassuré en apercevant une masse verte à travers ses paupières mi-closes. Vrolg rentrait apparemment d'une petite balade matinale.

L'adepte de Tziintch se redressa un peu plus ; il resta assis en tailleur, le temps de s'éclaircir les idées. Trois, deux, un...Debout ! Mobilisant toute la force de ses muscles endoloris, Zaeseth manqua de s'empêtrer les pieds dans sa couverture et réussit à se lever entièrement. Il plissa les yeux vers le ciel, ébloui par la clarté, pour connaître l'allure de la journée à venir. Ciel dégagé, donc pas de pluie, avec seulement quelques moutons blancs à l'horizon, vers les montagnes. Nostalgique, il repensa au temple souterrain de son culte, où jamais la pluie ne s'infiltrait, sauf quand on ouvrait le dôme de la grande salle sacrificielle. Là-bas, ses parents l'attendaient : sa mère, grande prêtresse en seconde, et son père, artiste macabre à ses heures perdues, qui répétait souvent :

"C'est fou ce qu'on peut faire avec des petits bouts de chair !"

Ah, le bon vieux temps ! Pour l'instant, il dormait comme un manant à même le sol, mais une fois devenu un grand aventurier, seules les meilleures auberges accueilleront son postérieur. Soudain revigoré par son ambition, le mage décida d'aller directement acheter les remèdes chez l'herboriste du coin, sûrement un vieux gâteux à moitié fou. Il expliqua succinctement son intention au demi-orc, qui le laissa partir sans rien dire. Située dans la rue principale du village, une pancarte en bois annonçait en grosses lettres "Herboriste" : la peinture à moitié effacée ne facilitait pas la lecture. A l'intérieur, un vieux monsieur l'accueillit. Ce dernier correspondait parfaitement au cliché envisagé par Zaeseth, au sein d'une discussion sans queue ni tête, le mage noir parvint à se faire servir trois Élixir Bénéfique du Docteur Zutt et une fiole de sirop de Boulorne. La Tétraplacebocélamine et le nectar de Varigilos n'était pas disponible ici. A son grand désespoir, le vioc' ne se trompa pas pour l'addition et Zaeseth dut débourser 75 pièces d'or. Il rangea le tout dans sa sacoche et se dirigea vers la forge.

A peine de retour, le paladin de Khornettoh émergea à son tour du sommeil. Vrolg n'avait pas bougé, se contentant de jouer avec le cabot miteux qui servait de chien à Waldemar.

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Emergeant de sa nuit agitée, le paladin saisi par réflexe d'une main sa bourse, de l'autre son marteau. L'un comme l'autre étaient présents, laissant penser que les jeunes de la veille de l'avait pas poursuivi dans la rue ou avaient eu peur que Vrolg ne s'éveille et décide qu'ils seraient son prochain repas. Les yeux grands ouverts, Dremed pu voir Vrolg, prêt à partir et Zaeseth qui revenait vers eux. Dremed pu apprendre que Zaeseth venait de se procurer pour 75 pièces d'or en remèdes. Haussant les épaules, le paladin délia sa bourse et passa vingt-cinq pièces d'or au sorcier, histoire de ne pas le mettre dans de mauvaises conditions pour la suite, surtout quand ses deux compagnons apprendraient la vérité sur sa personnalité cachée. Se levant, Dremed décida de partir acheter de quoi manger pour le petit déjeuner.

Le boulanger semblait de bonne humeur en voyant approcher son premier client de la journée, se disant que la matinée allait être rentable. Dremed lui pris deux miches de pain, tendit les pièces d'argent au boulanger et s'en alla alors que d'autres personnes venaient chercher leur croissant du matin. Marchant dans la rue, il pu remarquer que les habitants étaient pour le moins mous, assez feignant. Un caractère particulier chez les gens vivants à proximité du bois de Glandorn.

Il profita de son retour à la forge pour voir si le forgeron n'avait pas un couteau à vendre, une lame assez courte pour esquiver les regards et assez tranchante pour blesser ou bricoler. Le forgeron lui présenta une petite lame avec un pommeau de bois et de cuir. Le pris étant raisonnable, le paladin céda quelques pièces d'or pour s'approprier le couteau avec un petit fourreau de cuir. De plus, il dépensa une pièce d'argent pour deux bandes de cuir pour attacher le couteau et son fourreau à sa cuisse, plus tard il réfléchirait à un moyen de fixer le couteau à sa botte. Aillant terminé ses emplettes, il revint vers ses compagnons.

Prêt à partir, ils s'avancèrent à l'ouest de Yakk, sur le chemin ils devraient bien trouver un sentier. Il jeta un regard à son chien, l'animal boiteux les suivait tout en reniflant les environs et en urinant de buisson en buisson. Quand ils s'arrêteraient, Dremed laisserai au chien une tranche de jambon qu'il avait dans son sac. Au bout d'une minute, Dremed remarqua qu'il était devant et qu'il ne surveillait pas les alentours à la recherche de brigands dissimulés dans les fourrés ou de bêtes sauvages qui pourrait prendre la mouche en les voyant:

"Surveillez bien les environs, on est peut-être dans la forêt où tout le monde devient feignant, mais ce n'est pas pour ça qu'on doit relâcher son attention. Zaeseth, en tant qu'elfe noir, possédes-tu des compétences de pistage? Puisque ton peuple est plus tourné vers la chasse que vers la cueillette des framboises comme vos cousins. Nous pourrions les utiliser pour remonter la piste depuis l'endroit où l'incident a eu lieu."

Le paladin se saisi de son marteau et commença à partir vers l'endroit où ils devraient trouver les traces, un paysan devrait pouvoir les renseigner quant à l'endroit où le précédent convois avait été vidé de ses biens. Une fois le renseignement obtenu de la bouche d'un homme passant par là pour venir cueillir des glands, la compagnie X se dirigea vers le lieu du crime.

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